Comment gérer les dépenses et les revenus d'un roman à 4 mains ?
Tu as décidé d’écrire un roman à 4 mains, mais sur le point financier, comment ça marche ?
Tu as écrit ou tu t’apprêtes à écrire un roman à 4 mains ? Tu te demandes comment ça se passe au niveau de la publication en autoédition ? Je réponds à tes questions ici !
Si tu en es à l’étape d’avant, tu trouveras ici un article sur pourquoi écrire un roman à 4 mains et ici sur les avantages et les inconvénients d’écrire à plusieurs.
Faut-il un contrat d'auteur ?
C’est une question qui revient souvent quand on parle d’écrire un roman à 4 mains. Dans le circuit traditionnel, il n’y a pas de problèmes avec un roman à 4 mains. La relation est encadrée par un contrat d’auteur, les dépenses sont assurées par la maison d’édition, les revenus sont répartis équitablement entre les deux auteurs.
Mais que faire quand on est autoédité et qu’on écrit un roman à 4 mains ? Eh bien personne ne t’empêche de faire un contrat d’auteur, je te conseille même vivement d’en rédiger un. Tu peux chercher sur le net pour trouver un contrat classique à modifier. Ensuite, il faut juste faire preuve de bon sens dans la rédaction des éléments à modifier. Mais oui, pour te protéger, et pour protéger l’autre auteur, même si vous vous faites confiance mutuellement, la rédaction d’un contrat d’auteur est essentiel. Ne serait-ce que pour vous mettre d’accord ! Et comme ça, vous saurez tous les deux à quoi vous attendre.
Comment gérer les dépenses ?
Le plus simple est de faire à part égales : pour chaque mission qui nécessite de l’argent, vous payez chacun la moitié de la somme. Pour les points en one-shot, donc correction, couverture, maquettage (si vous ne le faites pas vous-mêmes), c’est assez simple. Mais que faire au niveau de la publicité ? Le mieux est de faire un récapitulatif à la fin du mois, de déduire ça directement des droits d’auteur, et de ne verser les droits qu’après avoir déduits les dépenses publicitaires, les montants des envois de service presse, les commandes d’ouvrage…
Dans l’idée, un contrat d’auteur basé sur les droits d’auteur restants après réduction de toutes les charges, est le plus intéressant. Ce qui implique quand même qu’une des personnes s’occupe de cet aspect comptable.
Qui publie le roman à 4 mains ?
Un seul compte KDP peut publier. Tu peux ajouter un deuxième nom d’auteur en publiant, pour que vous puissiez rattacher tous les deux le titre à votre compte Author Central. Celui qui utilise son compte d’auteur KDP doit sortir les rapports tous les mois, pour en extraire les revenus liés à ce titre en particulier et calculer les droits d’auteur avec.
Comment répartir les revenus ?
Du coup, imaginons que le roman a rapporté 1000 euros le premier mois, que vous avez déjà avancé les sous pour les “one-shot”, ils ne sont donc pas à déduire. Vous avez déjà payé tous les deux la couverture, le maquettage, la correction (pas dans cet ordre-là hahaha). Les seuls frais à déduire sont les services presse papier, l’impression éventuelle d’exemplaires auteurs et les frais publicitaires.
Imaginons que vous avez dépensé 200 euros en frais publicitaires (qu’il faut aussi avancer, qui ne sont débités que sur un seul compte).
Ici, plusieurs solutions :
Un auteur avance les frais
L’auteur A a avancé tous les frais publicitaires. Plutôt que l’auteur B lui verse la moitié des frais publicitaires (100 euros), on les déduit directement de ce qu’il va toucher et on les donnne à l’auteur A. Ce qui donne, sur les 1000 euros :
Normalement si répartition 50/50 :
- Auteur A : 500 euros
- Auteur B : 500 euros
Mais comme l’auteur A a avancé tous les frais de publicité, d’un montant total de 200 euros, donc 100 euros chacun :
- Auteur A : 500 euros + 100 euros = 600 euros
- Auteur B : 500 euros – 100 euros = 400 euros
Ainsi, l’équilibre est rétabli par rapport aux dépenses.
Vous séparez dépenses et revenus
Vous voyez les dépenses et les revenus comme deux points différents. Vous versez les redevances de manière équitable pour ne pas faire de savants calculs (pas si savant que ça hein) tous les mois :
- Auteur A : 500 euros
- Auteur B : 500 euros
Et pour les dépenses, l’auteur B verse sa part directement à l’auteur A.
Dans ces deux cas, il est à noter que les redevances arrivent sur UN SEUL compte en banque. Et si par exemple c’est sur le compte de l’auteur A, il faut que l’auteur A fasse un virement à l’auteur B (justifié par un petit récap avec le montant global des droits d’auteur, qu’est-ce qui a été dépensé, et la répartition des revenus).
Pourquoi ne pas ouvrir un compte en banque spécial et un compte KDP pour ça ?
Alors pour le compte KDP, il y a une règle qui stipule qu’on ne peut pas avoir deux comptes KDP en son nom. Si vous voulez tenter l’aventure, je vous conseille d’écrire à KDP avant pour leur expliquer votre problématique. Mais… lis la suite d’abord.
L’idée d’ouvrir un compte KDP spécifique est intéressante. Ca permettrait ensuite de déverser les revenus sur un compte en banque, que vous auriez ouvert à deux… qui signifie donc que vous avez créé une entreprise ensemble, que vous allez faire vos déclarations ensemble. Et attention, ça ne peut pas être une micro-entreprise, puisque la micro-entreprise est individuelle.
Tu commences à voir le problème ? Ouvrir une entreprise comme une SARL, à plusieurs associés, “juste” pour publier un 4 mains, c’est quand même un gros investissement d’argent, de temps et d’énergie. Je ne pense pas que ce soit une bonne solution.
En revanche, il y a peut-être d’autres solutions auxquelles je n’ai pas pensé, je te propose d’en parler en commentaires !
L’exemple de mes romans à 4 mains
On me demande souvent comme je fais pour mes propres romans à 4 mains, mais la solution est très simple dans mon cas : mon entreprise est une maison d’édition. Je fais donc un contrat d’auteur, qui encadre la relation, avec trois bénéficiaires :
- Jupiter Phaeton Editions : XX%
- Auteur A : XX%
- Auteur B XX%
Les revenus entre l’auteur A et l’auteur B sont les mêmes, on donne juste assez d’argent à Jupiter Phaeton Editions pour couvrir les frais de couverture, correction, maquettage, communication et publicité. Pour être honnête, je ne donne pas assez aujourd’hui à la ME pour couvrir ces frais, donc je les prends en partie sur mes droits d’auteur. Je réviserai peut-être à l’avenir le pourcentage pour qu’il soit plus représentatif de la réalité, mais pour l’instant ce n’est pas une nécessité et ça me fait plaisir que le co-auteur touche autant que possible sur l’ouvrage.
Dans mon exemple, le co-auteur participe à l’écriture du manuscrit, il donne son avis bien sûr sur tous les aspects mais il ne prend aucune dépense en charge, j’agis comme une maison d’édition (logique, puisque j’en suis une).
Du coup, au moment de répartir les revenus, c’est très simple : on prend le total des redevances touchées, et on attribue au co-auteur le pourcentage décidé au moment de la signature du contrat.
Je n’indique pas le détail des %, tu sais que ce n’est pas un point qui me gêne, mais étant donné que je ne suis pas la seule embarquée dans l’histoire et que ça touche à la vie privée également de mes co-auteurs, qui commencent à être plus nombreux. Je préfère, par respect, ne pas indiquer le montant.
Et ensuite, je leur fais un virement, ici plusieurs cas :
- Si c’est un auteur français, Jupiter Phaeton Editions va payer ses cotisations sociales à l’URSSAF artiste-auteur, puis lui verser son montant net (l’auteur n’a donc qu’à déclarer dans ses impôts sur le revenu).
- Si c’est un auteur étranger, il n’est pas assujetti au régime URSSAF artiste-auteur français, nous payons donc la totalité du montant directement à l’auteur.
Et tadaaaaam ! La boucle des finances d’un roman à 4 mains se poursuit, à l’infini, tous les mois, ou jusqu’à ce qu’il soit retiré de la vente.