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Chaîne du livre : comment fonctionne-t-elle en France ?

chaîne du livre

La chaîne du livre en France

Qu’on soit lecteur, ou auteur, on ne sait pas toujours comment fonctionne exactement la chaîne du livre. Comment un ouvrage arrive-t-il sur les rayons d’une librairie et se retrouve-t-il dans les mains du lecteur ? Et comment se rémunèrent les différents prestataires ?

Les différents prestataires de la chaîne du livre

Avant d’entrer dans le détail du schéma exact de la chaîne du livre, faisons le tour des différents prestataires qui vont intervenir sur ce circuit. Ils ont chacun un rôle différent. Je vais parler uniquement du format papier pour cet article.

L'auteur en tout début de la chaîne du livre

Panda ArticlesL’auteur est bien sûr le créateur du manuscrit. Il a eu l’idée du livre, il a écrit le manuscrit. Dans l’édition traditionnelle, il le présente à un comité de lecture. Il espère que son livre retiendra l’attention de la maison d’édition, qui lui proposera alors un contrat à compte d’éditeur. L’auteur cède les droits d’exploitation de son livre à travers ce contrat, selon les termes négociés. Il peut céder par exemple les droits numériques et papiers, mais pas forcément les droits audios. L’auteur n’avance aucun frais, la maison d’édition les prend en charge. Il est au tout début de la chaîne du livre.

Il est rémunéré à travers des royalties, qui sont ses droits d’auteur. En France, la négociation sur les droits d’auteur est en moyenne de l’ordre de 7% à 12% sur le prix HT du livre. L’auteur peut toucher une avance sur royalties, c’est-à-dire un cachet dès signature du contrat avec l’éditeur. Cette avance sera déduite des premiers droits d’auteur qu’il touchera. 

Imaginons qu’il ait une avance de 1 000 euros et qu’il touche 10% de droits d’auteur, sur un livre vendu à 10€HT. Il touche donc 1€ par livre vendu. Il ne touchera rien sur les 1 000 premiers livres vendus, puisque ça permettra simplement de rembourser son avance. Quand il dépassera les 1 000 premiers exemplaires vendus, il pourra commencer à toucher des royalties. Les royalties sont généralement versées annuellement, de manière bi-annuelle ou de manière trimestrielle, en fonction de la maison d’édition.

La maison d'édition

La maison d’édition, s’il y en a une, prend à sa charge tous les frais. Elle assume les risques liés à la publication de l’ouvrage. Elle prend à sa charge tout le travail nécessaire sur le manuscrit avant sa publication :

  • travail éditorial
  • correction
  • relecture
  • maquettage
  • couverture
  • marketing (communication, publicités, promotions)
  • tous les autres frais (imprimeur, distributeur, diffuseur…)

La maison d’édition se rémunère sur ce qu’il reste sur les ventes d’ouvrages une fois que tout est payé : l’auteur, l’imprimeur, le distributeur, le diffuseur… et elle se sert des revenus pour payer ses employés. On pense souvent à tort que la maison d’édition s’en met plein les poches, parce que c’est elle qui négocie les droits d’auteurs, mais elle assure simplement sa survie la plupart du temps. Elle prend le risque financier et bien sûr elle en touche le bénéfice si jamais l’ouvrage perce. Mais pour un ouvrage qui perce, combien n’obtiennent pas le nombre de ventes espéré ?

L'imprimeur

L’imprimeur peut être un imprimeur à la demande, donc un imprimeur numérique, ou un imprimeur sur des plus grandes quantités, donc un imprimeur offset. Les grandes maisons d’édition impriment en stock. C’est-à-dire qu’elles font imprimer de moyennes à grandes quantités d’ouvrages (plus de 1 000 exemplaires au minimum), par un imprimeur offset. Cet imprimeur livrera ensuite le distributeur. 

Souvent, le responsable des maquettes de la maison d’édition se décale pour le « calage » c’est-à-dire pour l’impression de la couverture, afin de vérifier le rendu des couleurs. La couverture étant l’élément marketing le plus important du livre, les maisons d’édition font très attention au rendu de celle-ci.

Dans le cadre d’une impression à la demande, l’imprimeur imprime uniquement quand une commande a été déclenchée par un libraire. Il remet tout de même les ouvrages au distributeur ensuite.

La rémunération de l’imprimeur n’est pas indexée sur le prix de vente HT du livre. Il touche un montant fixe pour l’impression du stock. S’il s’agit d’un imprimeur à la demande, il peut proposer une réduction sur les volumes. Par exemple, s’il y a 300 exemplaires du même livre imprimé dans l’année, il peut potentiellement proposer une rétrocession de 3% sur le coût d’impression.

Le distributeur

Le distributeur a un rôle logistique. On confond souvent distributeur et diffuseur, mais ce sont deux prestataires séparés, même si la plupart des distributeurs aujourd’hui ont intégré un service de diffusion et vice-versa. Ce n’est pas le même métier, c’est ce qu’il faut retenir. Le distributeur récupère les ouvrages auprès de l’imprimeur. Souvent, il reçoit les livraisons de l’imprimeur. Il stocke dans de grands hangars les titres. Son rôle principal consiste à acheminer les exemplaires jusqu’aux librairies. Mais il ne gère pas que les commandes de titres, il gère aussi les retours. 

En effet, le libraire dispose d’un droit de retour sur la majorité des ouvrages. Le distributeur gère aussi la destruction des ouvrages, qu’on appelle la mise au pilon. La mise au pilon est payante pour la maison d’édition. Elle permet de recycler les ouvrages invendus. Elle est aussi obligatoire dans la loi. On ne jette pas des livres invendus, on les met au pilon.

Le distributeur se rémunère en % sur le prix de vente HT. Ce % est négocié directement avec la maison d’édition. Il se rémunère aussi sur le stock des ouvrages.

Le diffuseur

Il n’a pas le même rôle que le distributeur, même s’ils peuvent être liés. Le diffuseur a en charge la diffusion commerciale des ouvrages. Des équipes commerciales sillonnent la France et vont à la rencontre des libraires. Ces équipes sont généralement gérées par région. La maison d’édition va organiser une réunion avec son diffuseur quelques mois avant la sortie des titres, pour pitcher les nouveautés et décider des objectifs de placement des ouvrages. 

Les chefs de région seront à cette réunion pour prendre les informations, qu’ils redispatcheront ensuite à leurs commerciaux. Ils auront une présentation powerpoint pour résumer les nouveautés. Et ils font ça avec toutes les maisons d’édition qu’ils ont dans leur portefeuille. 

Les commerciaux vont ensuite pitcher les nouveautés aux différentes librairies pour les encourager à commander ces titres. C’est comme ça que les libraires sont tenus au courant des dernières sorties, savent ce qui va arriver comme nouveautés et peuvent passer commande pour avoir les titres disponibles dans leurs rayons.

Le diffuseur est rémunéré en % sur le prix de vente HT du livre. Il peut avoir des primes sur le dépassement d’objectifs.

Le libraire au bout de la chaîne du livre

autoéditionIl est le dernier maillon de la chaîne du livre avant le client. Le libraire commande les ouvrages auprès des diffuseurs, directement en ligne sur des plateformes numériques. Son but est de trouver les livres qui correspondent à sa clientèle. Il travaille généralement avec un fond : les titres indémodables ou classiques, qu’il faut avoir en rayon. Il travaille aussi avec les nouveautés, qui sont pitchées régulièrement par le diffuseur. 

Ses rayons sont donc un mélange de fond et de nouveautés. Par exemple, tous les libraires, hormis ceux spécialisés, disposent de la saga Harry Potter dans leurs rayons. Harry Potter fait partie de ce qu’on appelle le fond. Si certains ouvrages ne se vendent pas après quelques semaines, il peut choisir de les renvoyer si ces titres bénéficient d’un droit de retour.

Beaucoup de libraires ne commandent que des livres qui bénéficient d’un droit de retour. C’est rassurant pour eux et ça leur permet de se retourner si jamais l’ouvrage ne se vend pas, et de récupérer la somme investie.

Le libraire gagne sa vie en vendant les livres. Il les achète avec une remise de 30% à 40% (comme tout revendeur, peu importe le milieu) et les revend au client final au prix indiqué sur la couverture. Sa marge est donc le montant de la remise qu’il a obtenu sur l’ouvrage. Il peut aussi faire des économies s’il commande beaucoup chez le même diffuseur, qui peut lui proposer une rétrocession en fonction du nombre de titres achetés cette année-là.

Le client rémunère les acteurs de la chaîne du livre

Faut-il présenter le client ? Car au final, c’est le lecteur qui rémunère tous ces prestataires. Il achète l’ouvrage et l’argent qu’il investit permet de payer toute la chaîne du livre. Il est tout au bout de cette chaîne du livre.

Répartition des revenus dans la chaîne du livre

La répartition est à prendre avec des pincettes. En fonction de ce qui a été négocié entre les différentes parties, les % ne sont pas forcément les mêmes. Il est à noter que ces intermédiaires sont ceux de l’édition traditionnelle. Il y a beaucoup d’acteurs dans la chaîne du livre, c’est d’ailleurs le plus gros problème de ce marché. Le nombre de prestataires entraîne des rémunérations basses pour chacun, ce qui fait qu’aucun de ces prestataires n’est à l’aise financièrement. La répartition ci-dessous est issue du site du ministère de la culture du gouvernement français. Pour lire l’article complet sur le marché du livre du ministère de la culture, tu peux cliquer ici.

Répartition :

  • Auteur : 8%
  • Editeur : 21%
  • Fabrication (imprimeur) : 15%
  • Diffusion : 8%
  • Distribution : 12%
  • Point de vente (libraire) : 36%

Je rappelle que l’imprimeur ne se rémunère pas en % sur le prix de vente. Mais ici nous parlons de la décomposition du prix de vente d’un livre, l’imprimeur a donc été inclus. En fonction du nombre d’exemplaires imprimés, ce % peut varier.

Chaîne du livre dans l’édition traditionnelle

Dans l’édition traditionnelle, c’est-à-dire l’édition à compte d’éditeur (en opposition à l’autoédition) , nous avons le schéma suivant pour la chaîne du livre (clique sur l’image pour l’agrandir).

L’auteur envoie le manuscrit à la maison d’édition, qui va travailler dessus, puis faire imprimer l’ouvrage. Le stock sera livré au distributeur, qui attendra les commandes émises par le libraire auprès du diffuseur pour acheminer les exemplaires. Et le livre se retrouvera alors dans les mains du lecteur.

Il y a beaucoup de prestataires comme on peut le voir. Il est à noter que je n’ai pas inclus les prestataires dans le cas d’une traduction. On rajoute un traducteur, parfois un préparateur de copie peut être nécessaire si la traduction a besoin d’être un peu retravaillée.

Le nombre de prestataires explique aussi pourquoi les délais pour publier un manuscrit sont plus longs en maison d’édition. Il y a plus d’acteurs dans cette chaîne du livre que dans l’autoédition. Ce qui ne veut pas dire que c’est un mal, c’est simplement un schéma différent. Mais pour pouvoir assurer correctement la diffusion d’un ouvrage, la maison d’édition doit anticiper la publication

Le diffuseur est pitché souvent six mois à l’avance, quand ce n’est pas plus. L’impression en stock nécessite aussi des délais. On n’imprime pas en offset comme on imprime en numérique : il y a un temps de calage, un délai de séchage… Ce n’est pas la maison d’édition qui traîne pour publier un ouvrage, loin de là ! Elle passe simplement par plus d’étapes qu’un autoédité.

Chaîne du livre dans l'autoédition

Dans l’autoédition, les choses vont plus vite. Prenons le cas où l’autoédité se publie via Kindle Direct Publishing, directement sur la plateforme Amazon. Il n’a pas d’intermédiaires, mis à part Amazon qui joue alors le rôle de l’imprimeur, du distributeur et du libraire. L’auteur doit prendre le rôle de la maison d’édition et s’entourer de freelances pour assurer la qualité de son manuscrit. Il est aussi son propre diffuseur. Il peut choisir de faire de la publicité sur Amazon pour promouvoir son ouvrage par exemple, c’est un moyen de se diffuser finalement, mais en ligne, sur Amazon.

Disponibilité en librairie de l'autoédité

La plupart des autoédités rêvent d’être disponibles en librairie parce qu’il y a une forme de reconnaissance associée à l’image d’un titre en rayon. Il est possible d’être disponible à la commande en librairie, en utilisant un agrégateur comme BookelisBoD, ou d’autres. Le schéma ci-dessus s’applique alors. Mais ces services ne prennent pas en compte la diffusion de l’ouvrage, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de commerciaux qui appellent les librairies pour dire « hey tu voudrais pas prendre 5 exemplaires de ce titre pour les mettre dans tes rayons ? ». Or, si l’ouvrage n’est pas diffusé, donc défendu par des commerciaux auprès des libraires, il a peu de chances d’être commandé par le libraire.

Les titres sont noyés

Il y a plus de 78 000 titres déposés par an à la BNF (donc 15 000 titres autoédités), auxquels il faut ajouter le fond existant. Et ça ne prend pas en compte les autoédités qui ne savent pas qu’ils doivent se déclarer à la BNF

Comment le libraire peut-il s’y retrouver dans cette marée de titres s’il n’a pas un diffuseur pour l’orienter ? Si le titre n’est pas mis sous son nez, c’est très difficile pour lui de savoir que ce titre existe. Il peut être abonné à des newsletters, suivre des comptes sur les réseaux sociaux, ou être tenu au courant par ses clients. Mais il s’agit d’une démarche proactive de sa part dans ce cas, et il y a peu de chance que par hasard, il tombe sur ton livre et se dise « tiens si je le commandais », sans compter que les autoédités n’ont pas la réputation de vendre beaucoup.

Le challenge de l’autoédition est donc d’apprendre à se diffuser correctement auprès des libraires, si l’autoédité le souhaite. Car la question se pose aussi de savoir si ça vaut la peine de se diffuser en librairie. Les marges y sont réduites, même en autoédition. Le suivi des ventes n’est pas aussi détaillé que sur une plateforme numérique comme Kindle Direct Publishing. Et surtout, se diffuser a un coût de temps monstrueux. Est-ce que ça en vaut la peine ? On répond à cette question dans un prochain article, où je détaille les avantages et les inconvénients de la diffusion pour les autoédités, ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour se diffuser en librairie.

Pour aller plus loin

J’espère avoir éclairé ta lanterne sur la manière dont fonctionne la chaîne du livre en France. Si tu as des questions, tu peux utiliser le formulaire contact pour m’écrire.

Pour aller plus loin, tu peux t’intéresser au webinaire “Tour d’horizon des différents moyens de se publier“. 

Il existe beaucoup de moyens différents de se publier et un paquet d’acteurs sur le marché pour concrétiser la publication. Comment s’y retrouver ? Dans ce webinaire, on prend le temps de démêler les nœuds sur ce sujet.

La question revient régulièrement dans mes emails. Combien de livres faut-il publier par an pour vivre de l’écriture ?  Passons en revue la question.

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Jupiter Phaeton

Jupiter Phaeton

Avec plus de 400 000 exemplaires vendus de mes livres et plus de 1 000 000 € de redevances KDP générées en moins de cinq ans, mon rêve de vivre de ma plume est devenu une réalité dès mon premier mois de publication.
J’ai envie d’aider les autres à réaliser leurs objectifs et c’est pour ça que j’accompagne des auteurs au quotidien. Je leur partage l’ensemble de mes acquis et de mon expérience pour qu’ils puissent eux aussi vivre de leur plume.

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