The One Thing : pourquoi l’avoir lu ?
Il y a un peu plus de trois ans, avant de lâcher mon CDI, je me suis dit “Ok, je vais devenir écrivain à temps plein. Quoi, comment ça ? Je n’ai aucun livre publié ? Tous ceux que j’ai écrits ont besoin d’être recommencés à zéro ? Et je n’ai pas d’argent de côté ? Et je me lance, comme ça, en quittant la sécurité de mon CDI ? MAIS POURQUOI, HEIN ?”.
Et puis j’ai lu “The One Thing”… Mais je vais t’en parler plus loin.
La vie était belle, mais…
Nous étions en mai 2018. J’avais un top job : chef de projet dans une entreprise de logiciels. Le salaire était bon, les conditions de travail étaient formidables, les gens étaient bienveillants. J’avais même une salle pour faire la sieste au bureau. Mais ce n’était pas ce que je voulais faire, ce n’était pas ce qui m’épanouissait.
Alors depuis deux ans déjà, j’avais mis en place une routine.
Je me levais plus tôt le matin, j’allais écrire au café en face de la gare et quand l’heure de mon train arrivait, je décollais et m’engouffrais pour la suite de ma journée, avec la satisfaction d’avoir déjà fait le plus important : écrire. Parce que c’était ce que je voulais faire de ma vie : écrire et vivre de mon écriture. Tous les jours, pendant au moins une heure, j’écrivais. Tous les jours, je me levais plus tôt. Et le weekend je faisais des sessions plus longues. Je faisais ça le matin parce que c’était important pour moi de donner ma meilleure énergie à mon rêve.
Je savais qu’après la journée en tant que chef de projet, même si le job n’était pas épuisant, je n’aurais pas l’énergie pour aller écrire. Je l’avais, parfois. Mais pas assez régulièrement pour me dire que je donnais une vraie chance à mon rêve.
Qu'est-ce que ça veut dire donner une vraie chance à son rêve ?
Mais oui, qu’est-ce que ça veut dire ? La définition peut varier d’une personne à l’autre. Pour moi, ça voulait dire que je donnais une telle énergie à celui-ci, que si je n’y parvenais pas, je ne pouvais pas avoir de regrets.
Sauf que je voyais bien que je donnais pas assez à mon rêve. Je voyais bien que ça n’avançait pas aussi vite que je le voulais. Je voyais bien que j’étais frustrée d’aller travailler. Le job n’était pas à remettre en question, il était top, mais mon intérêt pour le job était complètement à remettre en question. J’étais obsédée par l’écriture et l’idée de vivre mon rêve. Qu’est-ce que je pouvais faire de plus ?
J’écrivais déjà le matin, le weekend, je me levais plus tôt, parfois je m’arrêtais au café en rentrant du travail, du chocolat chaud coulait dans mes veines à ce stade. Oui, je buvais du chocolat chaud, non stop, tous les jours, deux fois par jour parfois, au café, à raison d’un demi-litre à la fois. Ma glycémie crevait probablement le plafond hahaha. Dans les transports, je pensais à ce que j’allais écrire ensuite. Pendant le déjeuner, j’allais faire du sport pour avoir du temps le soir pour écrire. Et pendant que je faisais du sport ? Je réfléchissais à mon livre.
Et pourtant, j’avais la sensation de ne pas en faire assez.
Et The One Thing, de Gary Keller, est tombé entre mes mains. Je l’ai lu en anglais, mais depuis il a été traduit, sous le titre The One Thing, passez à l’essentiel, Gary Keller. Ce livre a changé ma vie.
Avant de le lire, je pensais qu’être productive, c’était faire 1000 choses à la fois, et quand je le faisais, la société me rendait l’image que j’étais super productive. On me disait “waou tu fais tellement de choses c’est dingue”. Ca oui, j’en faisais des choses. Est-ce que je les faisais vraiment bien ? C’était à débattre. Est-ce que j’arrivais au bout de mes projets ? Pas du tout. J’avais le syndrome du zèbre qui commence plein de choses, mais finit toujours par les lâcher. La seule chose où je tenais bon, c’était l’écriture.
Typiquement, j’étais persuadée qu’écouter des chansons en écrivant, c’était top pour ma productivité. Mais en fait, c’est faire deux choses en même temps : le cerveau prend une petite partie de sa concentration et de son attention pour écouter les paroles de la chanson, et il ne donne pas 100% de son potentiel sur l’écriture. Et pourtant, je pensais que la musique me rendait plus productive. J’en étais persuadée.
J’ai mis du temps à lâcher ça. J’écoutais encore de la musique pour écrire il y a quelques mois d’ailleurs. Je crois que c’est le dernier truc que j’ai lâché. Maintenant, je n’écoute rien, ou alors des sons naturels : la pluie, le vent…
Mais en mai 2018, quand j’ai lu The One Thing, je n’en étais pas encore à me dire que la musique que j’écoutais ne favorisait pas ma concentration. Imagine-toi quand même que trois ans après la lecture, il y a encore des impacts sur mes décisions quotidiennes ! Il y a encore des choses que je change dans ma vie pour essayer d’aller un peu plus vers The One Thing.
De quoi ça parle ?
Qu’est-ce que c’est The One Thing ? C’est une méthode qui te dit la vérité, tout simplement : tu vas plus vite en te concentrant sur un seul but à la fois. Chasser trois lièvres en même temps ? C’est le meilleur moyen pour n’en attraper aucun, ou peut-être que tu les attraperas, mais dans longtemps. Si tu te concentrais sur un seul, si tu mettais toute ton énergie vers un unique but, tu l’atteindrais beaucoup plus vite et ta satisfaction en serait immense.
J’avais déjà commencé à appliquer un paquet de principes de ce livre avant de me plonger dans sa lecture : écrire était la première chose que je faisais le matin, ce qui me libérait l’esprit pour le reste de la journée. Quand tu fais ta tâche la plus importante en premier, tu as une forme de soulagement, un stress qui s’évapore, et il peut arriver n’importe quoi dans le reste de ta journée, tu es zen, parce que l’essentiel a déjà été accompli.
Je ne vais pas te dévoiler tous les secrets du livre, parce que je pense qu’en plus de ce qu’il t’apprend, c’est un livre qui a le pouvoir de te convaincre, mieux que je ne le ferai jamais, alors je préfère que tu le lises pour voir si sa magie opère sur toi. Mais je peux te dire qu’il est resté dans ma tête pendant longtemps.
Le principe de mettre toute son énergie dans une chose et une seule trottait dans ma tête. Je savais que toute ma vie je m’étais dispersée, incapable de rester concentrer sur une seule chose. J’ouvrais un projet après l’autre, sans jamais les refermer, sans jamais les finir. Mais il n’était pas question que la même chose se produise avec l’écriture.
Ce mois-là, juste après la lecture de The One Thing, je suis allée au bout d’un roman.
Ce mois-là, juste après la lecture de The One Thing, j’ai posé ma démission.
À fin juin, je faisais mon dernier jour dans mon CDI.
En juillet, j’écrivais un roman en un mois, pour la première fois de ma vie, en ne faisant QUE ça. En ne me concentrant QUE sur ce roman.
Début août, il était publié en autoédition. Et la suite, tu la connais : j’ai enchaîné les romans, je me suis concentrée sur une chose à la fois, et j’ai réussi à gagner ma vie avec mes livres. J’ai arrêté de me disperser, j’ai arrêté de chasser deux lièvres à la fois.
Suivre un seul objectif à la fois
Tout ça parce que j’ai lu The One Thing. Tout ça parce qu’en mai 2018, j’ai ouvert les yeux sur ce qui me gênait vraiment : je n’avais pas la sensation d’investir tout ce que je pouvais dans l’écriture.
Mon CDI me prenait des heures et des heures par semaine, et il était nécessaire à ma survie financière bien sûr. Mais tant que j’y restais, j’avais l’impression que je voulais courir vers mon but, mais que quelqu’un avait accroché des cordes à mon corps et tirait dans la direction opposée.
Que je ne pouvais faire qu’un pas à la fois et que je ne pouvais pas foncer, comme je le voulais. Que je ne pouvais pas m’investir corps et âme, parce que j’avais ce CDI à qui je donnais la majorité de mon temps.
Alors je l’ai quitté, ce CDI. Attention, je ne dis pas que c’est ce que tu dois faire, je ne dis pas que c’est la voie royale, je ne dis pas qu’il n’y a que comme ça qu’on s’en sort, je ne dis pas que c’est une bonne idée. Je dis que POUR MOI, dans mon cas particulier, j’avais BESOIN de quitter ce CDI. J’avais besoin d’être en danger, de sortir de ma zone de confort, de donner tout mon temps à l’écriture pour sentir que je me donnais une vraie chance de réaliser mon rêve.
Mon entourage était au rendez-vous
C’est la lecture de The One Thing qui a fait que j’ai franchi le pas. Après avoir fini de le lire un soir dans mon lit, le matin je me suis levée, j’ai baladé les chiens avec mon colocataire, comme d’habitude et je lui ai dit :
- Je crois que je ne me donne pas les moyens de réaliser mon rêve.
- Tu veux dire que tu voudrais te lever plus tôt ?
- Non, je crois que je vais démissionner. Qu’est-ce que tu en penses ?
Mon colocataire et moi parlions beaucoup de nos rêves respectifs, et aujourd’hui encore, même si nous ne vivons plus ensemble, nos discussions tournent toujours autour de nos projets et de nos avancées. Je ne sais plus exactement ce qu’il m’a répondu ce jour-là, mais ça ressemblait à
- Si tu penses que c’est ce qu’il faut pour y arriver, alors c’est ce que tu dois faire.
Et le même jour, j’ai écrit à ma meilleure amie, la personne la plus formidable de cette planète, qui me suit dans toutes mes folies. Je n’ai plus la conversation exacte, alors je te fais une approximation de ce dont je me souviens :
- Jupi : Je crois que je vais démissionner, pour me mettre à écrire à temps plein et donner une vraie chance à mon rêve.
- Carrie : S’il y a quelqu’un qui peut le faire, c’est toi.
- Jupi : Tu ne penses pas que c’est fou ?
- Carrie : Je pense que si tu ne le fais pas, tu le regretteras toute ta vie. Je crois en toi et je te soutiens.
- Jupi : Ok, alors je le fais.
- Carrie : Mais t’es folle malgré tout.
- Jupi : Merci.
Alors je me suis lancée
J’ai rédigé ma démission ce jour-là (avec l’imprimante du bureau bien évidemment, parce que c’est beaucoup plus drôle comme ça), je l’ai remise en mains propres, parce que bon les recommandés c’est fun mais c’est plus trop d’actualité (sache que oui, tu peux remettre ta démission en mains propres à ton manager) et faire la queue à La Poste, c’est pas mon truc hihihi.
Et je peux te dire qu’au travail, ils se sont moqués de moi quand je leur ai dit que je quittais mon splendide CDI pour devenir écrivain à temps plein. Ils ont ri, m’ont dit que j’allais finir sous les ponts, que je ne retrouverais pas un job aussi bien après, et qu’on ne vit pas de l’écriture.
Mais j’étais dans ma philosophie de The One Thing. Suivre une voie, une seule, la plus importante. Se fixer un but, un seul et donner toute son énergie pour l’atteindre.
C’est encore ce que je fais tous les jours. Je n’ai qu’une priorité par jour : écrire. C’est la première chose que je fais après mon petit-déjeuner. Pendant un moment, je ne m’autorisais même pas à manger tant que je n’avais pas écrit mon quota d’écriture minimum du jour (ce qui est stupide hein, si t’as faim, mange, si t’as pas faim, ne mange pas, mais ne laisse pas une quelconque obligation te forcer à décaler ton heure de repas si ton estomac gronde). Même Panda Jones n’a qu’un objectif par an.
D’ailleurs, cette année, notre objectif c’est de faire des erreurs, des erreurs monstrueuses, des erreurs lamentables, des erreurs qui nous prouvent qu’on essaie des choses et que c’est ok de se planter, c’est comme ça qu’on apprend. L’objectif est de faire 12 grosses erreurs pour être exacte. J’en ai déjà 6 à mon actif et on est en juin, je me trouve quand même plutôt bien dans les clous.
Et à chaque étape sur le chemin de l’aventure, je reviens à l’essentiel, à ce livre : The One Thing. Parce que je crois que c’est lui qui m’a donné cette impulsion qui me manquait, qui m’a ouvert les yeux et a débloqué quelque chose en moi.
S’il peut avoir le même effet sur toi, sans forcément que tu quittes ton job hein, est-ce que ça ne vaut pas le coup d’essayer ?
Si l’histoire de mes débuts t’intéresse
J’ai réalisé plusieurs podcasts qui racontent différents aspects de mes débuts en tant qu’écrivain en autoédition. Je te laisse découvrir ces retours d’expérience !