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Combien de livres par an pour vivre de l’écriture ?

peut-on vivre de l'écriture

Peut-on vivre de l'écriture ?

La question revient régulièrement dans mes emails. Combien de livres faut-il publier par an pour vivre de l’écriture ? Est-ce qu’il faut en publier un par mois ? Un tous les trois mois ? Un tous les six mois ? Passons en revue la question.

Que signifie vivre de l'écriture ?

Oui, entendons-nous sur ce sujet. Quand j’ai démarré, j’estimais que si je gagnais 1500 euros par mois, mon objectif était atteint : je vivais de l’écriture. Dès le premier mois j’ai dépassé mes objectifs et depuis j’ai explosé tous les plafonds que je m’étais moi-même imaginée. Mais la notion de “vivre de sa plume” n’est pas la même pour tout le monde, on n’a pas tous besoin du même budget pour vivre, en fonction de si on a des enfants ou non, du montant de notre loyer/crédit, et de plein d’autres points.

Donc dans cet article, quand je dis “vivre de l’écriture”, je veux dire pouvoir assumer les charges de ton foyer. Le montant n’a pas vraiment d’importance, sauf si tu as besoin de 10 000 euros par mois pour assumer les charges de ton foyer. Mais disons qu’entre 1500 euros et 6000 euros par mois, les exemples que je cite remplissent le contrat. Et plus bas je parle de ma propre expérience, qui dépasse les 6000 euros par mois.

Peu importe le montant dont tu as besoin, il faut noter une chose importante : ce sera toujours une question d’équilibre entre écriture et marketing. Si tu es un génie du marketing, tu n’as pas besoin de publier beaucoup de livres par an, si le marketing n’est pas ton truc, tu as besoin de miser sur un nombre de publications plus important. Mon conseil ? Deviens un pro du marketing ! C’est une compétence qui te sera utile toute ta vie, et c’est quand même génial d’être capable de publier son livre de l’amener à sa cible et d’étendre son lectorat grâce au marketing.

Une estimation de ce qui est le mieux pour publier

Notons qu’il n’y a pas de vérité universelle sur le nombre de publications que tu dois faire par an pour vivre de l’écriture. 

Pour ça il faudrait mener une étude sur le nombre de romans que publient les autoédités français qui vivent de leur plume par an, mais aussi sur leurs compétences marketing, sur le montant dont ils ont besoin pour considérer qu’ils vivent de leur plume… bref beaucoup de données dont je ne dispose pas et qui n’existent pas (les études sur les autoédités étant amateurs à ce jour et basées sur du déclaratif, un jour les instituts marketings s’intéresseront à nous hahaha).

Que tu publies une série ou un one-shot, je dirais que trois mois est la durée optimale pour ne pas être oublié par ton lectorat, rester sur le devant de l’actualité et entretenir la durée de vie de tes romans. En trois mois, tu as le temps de booster ton livre sur le devant des rayons numériques, de le stabiliser dans le haut du tableau, d’épuiser une partie de ton lectorat phare et de le voir redescendre en douceur. Attention, ça ne veut pas dire qu’au bout de trois mois, ton livre ne va plus générer de ventes, mais il aura perdu en visibilité, que tu sois un as du marketing ou non.

Trois mois, ça veut dire produire quatre romans par an, ce qui est beaucoup pour pas mal de personnes. Tu peux pousser jusqu’à un roman tous les quatre mois (ce qui te permet de produire “seulement” trois romans par an) et t’en sortir quand même sans souci car…

Marketing, marketing, marketing

… tout dépend de tes capacités en marketing. Un livre bien marketé, avec une couverture au top, un résumé alléchant, appuyé par de la publicité Amazon et/ou Facebook au quotidien, peut continuer de te rapporter pendant un an, sans compter que si tu montes premier de la boutique Kindle, tu peux tout à fait toucher le jackpot et générer 15 000 euros le premier mois (et si tu as besoin de 1500 euros par mois pour vivre, tu viens d’empocher l’équivalent de dix mois de salaire) en fonction de ton genre littéraire.

Il y a des genres littéraires qui génèrent plus de revenus que les autres, c’est vrai. C’est une question de marché. Sur le numérique, il y a plus de lectorat dans les genres suivants : la romance et le thriller. Ce sont deux genres très prisés, qui sont très souvent tout en haut du classement Amazon et qui génèrent plus de ventes que les autres genres, qu’on peut qualifier de niches.

Si tu écris dans la romance et que tu arrives à te débrouiller en marketing, tu auras besoin de publier moins de romans par an que si tu écris dans une niche comme la science-fiction militaire ou la dark fantasy, tout simplement parce que tu disposes d’une base de lecteurs plus importante. Il y a plus de personnes aujourd’hui sur la plateforme Amazon qui sont intéressées par les romances, que de lecteurs intéressés par la dark fantasy.

Publier et devenir numéro 1Mais ça ne veut pas dire que parce que tu écris de la dark fantasy, tu ne peux pas en vivre. Tu disposes de moins de concurrence dans ta niche pour commencer (car les romances, il en sort tous les jours), mais tu as des parts de marché moins importante. Donc tu peux conquérir plus facilement ta catégorie, mais quand tu es numéro 1 de ta catégorie dark fantasy, ça ne veut pas dire que tu es numéro 1 de toute la boutique Kindle. Tandis que quand tu es numéro 1 en romance contemporaine, il est à peu près certain que tu es dans le top 3 de la boutique Kindle globale, et potentiellement numéro 1 de toute la boutique.

Exemple d'une autrice qui en publie un par an

Je ne vais pas citer de nom pour respecter l’anonymat des personnes. Je connais des autoédités qui publient un roman par an et qui vivent de leur plume, parce qu’ils ont de très bonnes capacités en marketing.

Que se passe-t-il quand tu publies UN roman par an ? Déjà, tu n’as pas de filet : tu ne peux pas te permettre de te rater, parce que tu n’as pas d’autres sorties pour te rattraper. Donc je considère ça comme “dangereux”. Ensuite, tu as besoin d’être dans le top du top de la boutique, parce que sinon tu ne vas pas générer assez de revenus, avec un seul titre, pour t’en sortir financièrement sur toute l’année. Par la suite, tu as besoin de maîtriser la publicité, pour continuer de donner de la visibilité à ton titre dans le temps et qu’il te génère de l’argent aussi le reste de l’année.

Puis, plus les années passent, plus tu ajoutes des titres à ton catalogue, mine de rien. Donc les gens qui te découvrent en 2021, si tu te publies depuis 2017, par exemple, ont complètement le temps d’aller lire les 4 autres romans que tu as déjà publiés, le temps que tu en publies un autre, en 2022. Ce qui fait que tu génères des ventes complémentaires, tu fais grandir ta base de lectorat et il est tout à fait possible de vivre de l’écriture en publiant un roman par an. 

Mais ça veut dire beaucoup de stress, pas le droit de se planter, et il faut être doué en marketing et investir du temps et de l’énergie (et de l’argent) dans la promotion de ses ouvrages.

Pour te donner un ordre d’idée purement financier, en étant dans le top de la boutique Kindle pendant un mois, tu peux générer 10 000 à 15 000 euros de revenus (en fonction du prix de vente de ton ebook, forcément si tu vends à 0,99€ tu vas être en-dessous de ça probablement, même avec les pages lues, à moins que ton roman soit un pavé que tout le monde lit intégralement hihihi), puis le mois suivant peut-être 6000 à 8000 euros, puis ça va continuer de descendre et si tu maîtrises la publicité et que ton roman n’est pas saisonnier (type romance de Noël), tu peux continuer de générer 1 000 à 2000 euros par mois avec. 

Il y a PLEIN de moyens de mettre en avant un titre et l’avantage de publier “peu”, c’est que tu as du temps pour promouvoir ton ouvrage auprès :

  • Des réseaux sociaux
  • De la presse (locale, régionale, nationale)
  • Des chroniqueuses
  • Tu peux maîtriser la publicité Amazon
  • Tu peux maîtriser la publicité Facebook
  • Tu peux demander une offre éclair

Et bien sûr, tu as aussi la possibilité de faire traduire ton roman, de vendre des droits d’adaptation, d’enregistrer un audiobook… enfin vraiment, il y a beaucoup de possibilités !

Mais toutes ces possibilités réclament de ta part d’investir du temps, de l’énergie et potentiellement de l’argent (pour la publicité, pour te former…).

Ce n’est pas mon choix préféré, parce que j’écris vite et j’ai envie de publier plus d’un livre par an. Par ailleurs, pour construire ton lectorat, augmenter le nombre de publication est souvent plus intéressant, parce qu’en un an, tes “fans” ont le temps de t’oublier, ce qui veut dire que ce sera plus difficile de les mobiliser lors de ta prochaine sortie.

Comme partout, il y a des avantages et des désavantages, en fonction aussi de ce que tu préfères faire ! Si tu adores écrire, tu n’as peut-être pas envie de passer ton temps à faire du marketing…

 

Exemple d'une autrice qui en publie un tous les trois mois

Publier 4 livres par anJe connais beaucoup d’autrices qui publient un roman tous les trois mois et s’en sortent très bien financièrement, peuvent vivre de l’écriture et même faire vivre leur foyer. Avec des revenus mensuels compris entre 2000 et 6000 euros par mois, elles sont la preuve que c’est faisable, sans se forcer à sortir un roman tous les mois.

Ces autrices ont toutes un point en commun : elles maîtrisent le marketing, se forment, font des expériences, ne lâchent rien. Elles ne publient pas un livre, le lâchent dans la nature et se concentrent sur le suivant sans s’occuper de leur sortie. Elles préparent leur sortie, elles accompagnent le roman et elles multiplient les canaux de promotion.

Bon bien sûr le désavantage de publier tous les trois mois c’est que… tu dois avoir un roman prêt à publier tous les trois mois ! En fonction de ton rythme d’écriture, c’est peut-être quelque chose de simple ou de… challenging. Ça n’a rien d’impossible, je tiens à le dire, mais ça demande de l’entraînement (l’article Comment être régulier dans l’écriture quand on se lance dans un roman ? te donne notamment des pistes).

Il y a plein d’avantages à publier tous les trois mois : tu bâtis une attente autour de ta prochaine sortie, ce qui fait que ce sera facile de mobiliser les “troupes” c’est-à-dire ta communauté au moment de la sortie. L’attente est un peu longue, mais pas trop, pile poil ce qu’il faut pour qu’on ait envie de te lire à nouveau, qu’il n’y ait pas de sentiment de lassitude parmi tes fans peut-être un brin moins accro que tes ultras-fans. Un autre avantage c’est que tu as du temps pour promouvoir tes ouvrages et leur donner de la visibilité avant de te plonger dans le suivant.

Et puis j’ai déjà indiqué plus haut tout ce que je trouvais de positif dans la publication tous les trois mois, donc je ne vais pas me répéter 😊.

Ma propre expérience

En ce moment, je publie deux romans par mois. Je n’ai pas commencé comme ça, au début je publiais un roman tous les deux mois, puis en 2019 je me suis lancée le challenge de publier un roman par mois, challenge tenu. Puis en 2020 j’ai poursuivi sur ma lancée, puis en 2021 j’ai commencé à écrire des 4 mains, que j’ai rajoutés dans mon planning de publication en plus de mes romans solo, ce qui fait que je suis à 2 sorties mensuelles ces derniers temps.

Je ne pense pas que ce soit optimal, et je vais d’ailleurs alléger le planning de publication de fin d’année, et pour 2022. Pourquoi ? Parce que ça ne laisse pas le temps à mon lectorat d’être en “manque” de mes livres, même si c’est un bien grand mot. 

J’écris principalement dans une niche (la fantasy ou l’urban fantasy), où la concurrence est quand même plus importante que dans d’autres niches, et si j’inonde trop le marché, les gens n’ont pas le temps de lire mes romans, donc ils vont “sauter” ceux qui les intéressent moins, ce qui est tout à fait normal. Mais du coup, je ne donne pas toute la visibilité que je pourrais à mes titres, puisque je m’auto-concurrence moi-même ! Je noie ma propre sortie par… une autre sortie, dans le même mois. J’ai à peine commencé à marketer un titre, qu’un autre sort déjà et que je dois m’occuper de son marketing à lui.

Je ne donne pas pleinement sa chance à mes ouvrages.

Je compte revenir sur une publication par mois, qui reste correcte par rapport à mon rythme d’écriture (j’écris plus d’un roman par mois, souvent deux), ce qui fait que je prendrai de l’avance sur le planning avec un rythme de publication d’un roman par mois, ce qui n’est pas plus mal), me laisse du temps pour marketer, et peut même me permettre d’alterner les genres littéraires, et de me lancer de manière plus poussée sur le marché du feel-good qui m’intéresse. 

Ainsi, je pourrais alterner une sortie d’urban fantasy ou de fantasy les mois pairs, et une sortie feel good les mois impairs par exemple. Comme ça, comme ce sont souvent deux lectorats séparés, je bâtis une attente de deux mois finalement sur mes sorties (puisque dans le même genre, il s’écoule deux mois entre chaque sortie), je me laisse de la marge d’erreur (c’est ok si une série ne fonctionne pas, même s’il faut toujours se remettre en question, tant sur le fond de l’histoire que sur le marketing autour du livre) et je peux planifier tranquillement puisque je prends une avance considérable sur le planning.

Mais publier autant nécessite eh bien… d’écrire beaucoup ! Et tout le monde n’a forcément envie d’écrire autant, ce que je comprends tout à fait. Dans mon cas, ma plus grande peur étant de ne pas réussir à écrire toutes mes trames avant la fin de ma vie, je reste accrochée à mon clavier, avec une envie irrépressible de poursuivre les aventures de mes personnages. 

J’aime écrire, j’aime mon rythme d’écriture et c’est pour ça que je suis dans un rythme où les publications sont nombreuses. Ça ne veut pas dire que c’est l’exemple qu’il faut suivre. Comme indiqué plus haut, je pense que c’est beaucoup plus optimal de publier un roman tous les trois mois, pour mieux respecter l’équilibre écriture / marketing.

Pour l’aspect financier, tu le sais sûrement déjà, mais en 2020 mes romans me rapportaient environ 20 000 euros par mois, en 2021 on est au-dessus de ça, on va se stabiliser d’une manière générale au-dessus des 30 000 euros par mois, juste avec les redevances ebooks.

Mais avant de te comparer, n’oublie pas que :

  • J’ai plus de 60 romans publiés
  • J’écris 1000 mots en 10 minutes, soit 6000 mots à l’heure
  • J’ai une équipe autour de moi

Ne te compare qu’à toi-même, n’applique que les techniques qui te paraissent logiques, écris à un rythme qui est bon et sain pour toi, n’essaie pas de copier un schéma dans lequel tu ne te retrouves pas :).

Conclusion sur le rythme de publication

Comme tu le sais, je considère que rien n’est impossible. Ce n’est pas parce que je dis qu’il faut être un as en marketing pour pouvoir vivre de l’écriture en publiant un seul roman par an, qu’il n’y a pas des exceptions. Mais je te donne les clefs, la structure et l’expérience que j’ai, de ce qui fonctionne de manière “générale”. Il y a des exceptions partout, ne l’oublie pas.

Tu dois trouver ton propre rythme, je t’encourage à écrire plus d’un roman par an néanmoins si ton ambition est de vivre de l’écriture, et il y a plein d’astuces sur ce blog pour t’aider à augmenter ton rythme d’écriture, à écrire de manière régulière, ainsi qu’une formation sur comment écrire un roman en 60 jours.

Et quand je dis que rien n’est impossible, j’y crois vraiment, même si ça peut paraître gnangnan ! Je vis un rêve au quotidien et je pense que personne dans mon entourage n’aurait pu prédire ce que ça allait devenir, même si ma meilleure amie y croyait vraiment très fort, on peut dire que ça a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer !

Pour aller plus loin

Découvre les sept habitudes pour se lancer dans l’écriture d’un livre et qui te permettront de tenir bon dans la durée.

Tu peux découvrir ce podcast où je raconte quels résultats j’ai obtenu lors de ma première publication.

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Jupiter Phaeton

Jupiter Phaeton

Avec plus de 400 000 exemplaires vendus de mes livres et plus de 1 000 000 € de redevances KDP générées en moins de cinq ans, mon rêve de vivre de ma plume est devenu une réalité dès mon premier mois de publication.
J’ai envie d’aider les autres à réaliser leurs objectifs et c’est pour ça que j’accompagne des auteurs au quotidien. Je leur partage l’ensemble de mes acquis et de mon expérience pour qu’ils puissent eux aussi vivre de leur plume.

Table des matières

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