Écrire un livre : 4 erreurs à éviter
Qu’est-ce qui sépare les auteurs qui vont au bout, et qui publient, de ceux qui gardent leurs fichiers dans un dossier à tout jamais ? On va regarder ça en analysant les 4 erreurs les plus communes des auteurs qui se lancent.
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Selon une étude de Médiapost Publicité, lancée par Librinova et le magazine LIRE, 8 français sur 10 aiment écrire et plus de la moitié ont déjà eu envie d’écrire un livre ou l’ont écrit. Il y aurait 5 millions de manuscrits qui traîneraient dans les dossiers des ordinateurs des Français. Ces manuscrits ne sont probablement pas achevés et ne seront peut-être jamais publiés.
Une rumeur sur internet, qui a démarré en 2015, disait que 97% des auteurs ne finissaient jamais leur premier roman. Plein d’experts se sont mêlés du sujet et même s’il est impossible de vérifier l’information, il en ressortirait après débat que plutôt 99% des auteurs ne finissent jamais leur premier roman.
Erreur numéro 1 : ne pas avoir de plan
Alors bien sûr il y a le plan de ton histoire pour démarrer. Certains auteurs sont capables d’écrire un livre sans plan, il y a des exceptions partout, et si tu arrives à écrire ton histoire d’un bout à l’autre sans plan, c’est parfait. Personne ne t’oblige à en faire un. Mais pour la majorité des auteurs, ne pas faire de plan, c’est s’assurer d’une catastrophe et probablement ne pas aller au bout de son histoire.
Il arrivera un moment où tu ne sauras plus ce qui va arriver à tes personnages ensuite, et tu seras bloqué et ce sera d’autant plus facile de lâcher l’histoire et de t’arrêter parce que tu n’auras pas la suite. Alors que si tu as prévu ton plan et que tu sais sur quoi tu vas écrire, c’est beaucoup plus facile de se mettre à écrire. Tu as levé un obstacle déjà. C’est pour ça que les auteurs qui font un plan arriveront plus facilement à écrire que ceux qui n’en font pas.
Et quand je parle de plan, je veux aussi parler de but et d’objectifs. Si tu écris juste pour écrire, il n’y a pas de mal c’est très bien et je suis très contente pour toi. Tu as probablement un but derrière, comme publier ton livre pour partager ton expérience, ou le publier pour partager des émotions et des valeurs. Ou peut-être le publier pour en vivre, je pense que c’est un objectif de la plupart des gens qui m’écoutent : publier son livre et espérer vivre de sa plume.
Si tu as un but, déjà tu seras beaucoup plus motivé pour écrire ton livre parce qu’il y a quelque chose au bout de ton effort qui t’attend, tu as fixé ta propre récompense si tu veux : être publié et voir le fruit de ton travail s’envoler en termes de ventes par exemple. Et dans ce cas, il faut mettre en place des deadlines, découper ton travail en petits tronçons et t’astreindre à une certaine discipline pour avancer.
Si tu as envie de vivre de ta plume bien sûr et si tu as envie d’aller au bout de ton roman d’une manière générale. Mais sans deadline, sans objectifs, l’être humain a tendance à procrastiner et remettre au lendemain. C’est complètement humain, mais du coup tu ne finis pas ton roman. Ce qui nous amène d’ailleurs à la prochaine erreur.
Erreur numéro 2 : rater plusieurs jours consécutifs d’écriture
Personne ne t’oblige à mettre en place des quotas. Il y en a qui sont à l’aise avec les quotas, comme moi. Il y en a qui ne le sont pas du tout, ça les paralyse. Mais je pense que c’est important d’écrire tous les jours ou 5 jours par semaine, si tu ne veux pas écrire le weekend.
Je sais qu’il y en a qui disent qu’il faut attendre d’avoir l’inspiration. Honnêtement, tu attends d’avoir l’inspiration pour aller bosser dans ton CDI ? Non, j’imagine que non, sinon ton patron ne serait pas très content. Et est-ce que ça veut dire que tu produis du travail de moins bonne qualité ? Tu produis peut-être un peu moins vite, parce que tu es moins motivé. Mais la qualité est-elle moins bonne ?
Personne ne te force à finir vite ton livre. Mais je pense que pour aller au bout de son livre, il faut s’astreindre à une certaine discipline comme d’écrire le matin avant d’aller travailler, ou le soir avant d’aller se coucher si tu es plus du soir, ou le midi à la pause déjeuner. Il y en a même qui dictent leurs livres pendant le trajet en voiture.
Je pense que l’idée que les jours où un auteur se « force » entre guillemets à écrire, il écrit moins bien, est un mythe. La plupart du temps, je ne vois pas de différences chez les auteurs quand je suis en alpha-lecture de leurs livres entre leurs bons et leurs mauvais jours. Il n’y a qu’eux qui s’imaginent que ce qu’ils ont écrit ce jour-là est moins bon, parce qu’ils sont d’une humeur moins positive tout simplement.
Mais la qualité est la même. Il n’y a pas de différence entre les mots que tu écris quand tu es motivée et ceux que tu écris par discipline, c’est mon opinion. Ce serait très difficile de réaliser une étude pour le prouver, mais c’est quelque chose dont je suis persuadée. En revanche, il y a une différence dans l’interprétation que l’auteur fait de la qualité de ces mots.
Et quand on commence à rater des jours d’écriture, on sait très bien ce qu’il se passe : on s’arrête. S’il n’y a pas de conséquences à rater des jours d’écriture, à quoi bon continuer ? C’est comme pour les gens qui se mettent au sport, puis pour X raisons ils ratent une séance un jour puis une séance le jour suivant… et finalement il n’y a pas de conséquences à ce qu’ils aient raté, alors pourquoi continuer ?
Pour combattre ça, je te conseille de te trouver un partenaire de responsabilité, c’est-à-dire quelqu’un à qui tu vas donner tes objectifs, et vice versa. Et le but de ton partenaire de responsabilité, c’est de vérifier tous les jours que tu as accompli ta tâche. En fait tu dois t’engager et si t’engager auprès de toi-même ne suffit pas à maintenir ta discipline, engage-toi auprès de quelqu’un d’autre. Tu auras envie de tenir parole, tu n’auras pas envie qu’on découvre que tu n’as pas tenu les engagements que tu avais pris.
Erreur numéro 3 : ne pas écrire du tout
Mais pire que de rater quelques jours, il y a le fait de ne pas écrire du tout et c’est la troisième erreur la plus commune que je rencontre. Il y a des gens qui n’avancent pas dans leurs romans, et sache que j’en ai fait partie, parce qu’ils passent leur temps à réécrire sans cesse les mêmes premiers chapitres.
Je pense que j’ai écrit au moins 20 fois le premier chapitre de Kacy Matthews. Il a été au passé, au présent, à la première personne, à la troisième personne, et j’ai passé des années à retravailler ce livre avant enfin de le lâcher un jour. Ce n’était pas écrire. C’était ressasser la même chose sans avancer.
Il vaut mieux écrire son premier jet d’une traite, sans s’arrêter pour sans cesse retravailler ses chapitres, et revenir sur les corrections plus tard. C’est plus efficace et même plus facile de corriger ton livre quand tu en as écrit l’intégralité, que d’aller sans cesse faire des ajustements au fur et à mesure. Et c’est aussi beaucoup plus motivant, parce que tu avances dans ton nombre de mots !
Et là encore je parle de ceux qui reviennent sans cesse en arrière, comme je l’ai fait plein de fois. Je ne jette pas la pierre. Mais il y a ceux qui parlent de leur idée, mais qui repoussent sans cesse le moment de s’assoir à leur bureau pour écrire. Si tu veux écrire ton livre, si tu veux vraiment le faire, tu trouveras le temps de le faire. Sinon, à mes yeux, c’est que tu n’as pas envie de l’écrire. En tout cas, ce n’est pas ta priorité.
Et c’est ok, mais dans ce cas ne nous dis pas que tu veux devenir auteur, ou que tu veux écrire un livre. Quand on veut quelque chose dans la vie, on se donne les moyens de l’obtenir. On ne dit pas qu’on veut écrire un livre, mais à côté de ça on ne passe pas une seule minute à écrire dans sa semaine. C’est comme si tu me disais que tu voulais devenir un champion de judo, mais tu t’entraînes zéro minute au judo. Il n’y a pas un petit problème ?
Et c’est un parfait enchaînement pour la prochaine et dernière erreur.
Erreur numéro 4 : ne pas faire preuve de détermination.
C’est long d’écrire un livre, ça nécessite de la discipline, on l’a vu, mais aussi de la détermination. Ce serait tellement plus simple de s’arrêter au milieu et de commencer un autre projet, ce qui fait que tu n’iras jamais au bout du premier. Ou bien de tout lâcher. Ou bien de recommencer du début. Tout pour ne pas arriver au bout.
Alors pour rester dans la bonne ligne droite et ne rien lâcher, je te conseille de visualiser ce qu’il se passe quand tu arrives au bout de ton livre. Je te conseille d’imaginer ce que tu ressentiras : la satisfaction, la joie. Imagine que ce moment va arriver. Il faut qu’il soit ancré en toi, pour que tu aies envie de l’atteindre. Si tu ne le visualises jamais, bien sûr que tu n’as pas envie d’y être.
Ça fait peur, c’est inconnu et tout ce qui nouveau et inconnu, ton cerveau veut t’en protéger. Ce n’est pas la zone de confort pour lui. Et pourtant, c’est là-bas que tu dois aller, en dehors de ta zone de confort.
Alors pour t’assurer d’aller au bout de ton livre et de ne pas lâcher tes efforts de discipline en cours de route, on l’a vu : tu peux faire appel à un partenaire de responsabilité. Mais tu peux aussi déjà réserver la correction éditoriale de ton roman, ce qui te forcera à avoir une deadline. Tu peux aussi commander dès maintenant la couverture de ton livre.
Ce serait dommage d’avoir investi de l’argent dans une couverture pour ne pas aller au bout de ton livre, non ? Et si ce premier roman n’est pas à la hauteur, il y en aura d’autres. Et si les ventes ne suivent pas, tu apprendras à faire mieux en termes de marketing.
C’est ça la détermination : c’est se relever à chaque fois qu’on rate quelque chose, et recommencer en s’améliorant. C’est ne pas lâcher. Il n’y a qu’en allant jusqu’au bout de ton livre qu’il pourra rencontrer son public.
Ce serait dommage de ne pas arriver à ce stade, non ?
Donc 4 erreurs à éviter :
- ne pas avoir de plan
- rater plusieurs jours consécutifs d’écriture
- ne pas écrire du tout
- ne pas faire preuve de détermination
Et bien sûr, on pourrait en citer des centaines d’autres, mais je crois que ce sont les quatre erreurs majeures qui font qu’un auteur ne va pas au bout de son roman.